Les limites du possible reculent chaque jour en navigation comme eh toutes choses. Dans l’antiquité, le monde connu était limité au pourtour de la Méditerranée ; au-delà commençait le fabuleux, le vague, l’inconnu. Les conquêtes d’Alexandre, celles des Romains servirent la géographie. Les invasions des barbares, les migrations des peuples firent entrevoir les profondeurs de l’Asie et de l’Afrique. Dans le moyen âge, les courses audacieuses des Normands, les croisades et les récits des marchands aventureux de Pise, de Gênes, de Venise et de Montpellier[1] maintinrent la tradition de peuples étranges et lointains. Plus tard, la découverte de l’Amérique et la circumnavigation du globe par Magellan changèrent toutes les idées reçues, et l’homme put mesurer l’étendue de son domaine. Dans le Nouveau-Monde, les Espagnols et les Portugais se frayèrent une route d’un océan à l’autre. Depuis cette époque, les voyages de découvertes se sont multipliés, et les nombreuses circumnavigations qui suivirent celle de Magellan firent connaître les lisières des continens et les îles sans nombre dont l’Océan-Pacifique est semé. Cependant l’intérieur de l’Australie et de l’Afrique restait encore en
- ↑ Germain, Histoire du Commerce de Montpellier, 1861.